Extrait, page 96 :
— L’autre jour, Sandro [l'ex prof de philo] me parlait de Descartes.
— De qui ?
— Descartes. Un philosophe français, paraît-il. Il est mort, je crois. Il a dit un jour : « Je pense, donc
je suis. » Sandro dit que c’est des conneries.
— C’est des conneries ?
— Ouais. Il dit qu’au contraire nos pensées nous empêchent parfois d’être.
— D’être quoi ?
— D’être tout court.
— Ouh, là… Sandro, il doit parfois fumer en cachette des trucs d’Élianta…
— Non, c’est simple, en fait. Parfois, t’es tellement dans tes pensées que tu vois plus ce qu’il y a
autour de toi, t’écoutes plus ce qu’on dit, tu sens plus rien. Donc, finalement, c’est comme si t’étais
débranché de toi-même. Et Sandro dit que tes pensées ne sont pas la réalité. Quand t’es dans tes pensées,
t’es comme dans un film, mais t’es pas dans ta vie. Donc, finalement, plus tu penses, et moins tu es.